Aménager ma berge

Pourquoi ?

Les berges d’un cours d’eau sont étroitement liées au bon fonctionnement et à la qualité du milieu. Elles offrent des caches pour la faune piscicole et les interactions existantes entre la végétation rivulaire* et le cours d’eau permettent l’autoépuration de ce dernier. Par le passé des aménagements d’artificialisation des berges et de rectifications des tracés de nos cours d’eau ont été effectués (bétonnage, enrochement, dérivations...). Ceux-ci empêchent ce fonctionnement et couplé à la dégradation de la ripisylve* ils augmentent le nombre et l’importance des inondations. Dans le but d’améliorer la qualité de l’eau et de protéger son territoire, le COBAHMA est très impliqué dans la restauration des berges de ses cours d’eau.

 

Comment ?

Pour maintenir des berges en bon état, il est important de respecter trois grands principes : adoucir la pente, végétaliser et stabiliser le pied de berge en cas d’enjeux particuliers.

Les travaux d’entretien

  • Retravailler la pente

À la verticale, une berge est particulièrement soumise aux incisions. Adoucir les pentes des berges permet de diminuer le risque d’érosion, mais également de dissiper l’énergie hydraulique, donc lutter contre les crues et les inondations.

Stabiliser les pieds de berges : La stabilisation est à privilégier en cas d’enjeux majeurs comme la présence d’une habitation, d’une infrastructure routière ou d’un chemin. Il existe différentes méthodes à partir de fascines* de saules, de boudins en treillis de coco contenant des graines d’hélophytes ou de plages de granulats et de blocs pour stabiliser les pieds de berges.

  • Plantations d’espèces locales et adaptées

La végétation joue un rôle prépondérant pour la stabilisation et le maintien des berges par les systèmes racinaires. Pour cela, il faut sélectionner les bonnes essences en privilégiant les espèces spontanées et locales : frênes commun, aulnes glutineux pour les arbres ; cornouiller sanguin, saules des vanniers ou pourpre pour les arbustes ; joncs ou carex pour les herbacés sur les pentes douces et hélophytes* type iris en pied de berges.
Bannir les espèces exotiques envahissantes (renouée du japon...) ou inadaptés (conifère, bambou, laurier palme).

  • Conseils pratiques pour une plantation réussie

-Reculer, laisser un espace d’environ 1 à 5 mètres entre la berge et la plantation pour laisser la place au système racinaire de s’étaler en sous-sol.
-Alterner, à la fois les tailles de végétaux, les âges, les essences en évitant de planter deux sujets de la même essence côte à côte.
-Aérer en laissant un espace suffisant entre chaque plant pour permettre le développement du houppier adulte (10 à 15 mètres entre deux arbres).
-Protéger les jeunes plants des rongeurs et cervidés (manchons biodégradables en fibres tissées).

Protéger les berges des dégradations liées à l’élevage:

Pour protéger les berges des facteurs de dégradation comme des piétinements et de la divagation des animaux dans les cours d’eau il convient d’installer des clôtures, d’aménager des abreuvoirs et des dispositifs de franchissements.

  • Clôtures

 Le choix de la clôture dépend du cheptel, de la configuration de la parcelle et du cours d’eau. Le long des berges, il est préférable d’installer des clôtures facilement démontables (fils électriques). Cela permet d’accéder facilement à la berge pour entretenir la végétation et éventuellement d’enlever les fils avant les crues.
NB : aucune clôture ne doit être installée en travers du cours d’eau, cela pourrait provoquer d’importantes perturbations en périodes de crues.

  • Abreuvoirs

Le choix du type d’abreuvoir dépend, comme pour la clôture, de la configuration de la parcelle, du cheptel et du cours d’eau. Dans la mesure du possible, il est préférable d’utiliser une ressource en eau autre que le cours d’eau (puit, citerne, réseau, source...). Les dispositifs qui ont fait leurs preuves sont:
-Les bacs gravitaires (pente supérieure à 1 %). Le remplissage se fait grâce à la dénivellation.
-Les pompes de prairies
-Les descentes aménagées.

Elles sont conçues lorsque les autres dispositifs ne peuvent pas être mis en place, cet aménagement n’exclue pas totalement les risques de contaminations sanitaires et son intérêt est moindre que les autres cités vis-à-vis des berges. Cet abreuvoir doit être installé sur un secteur où le niveau d’eau est constant et hors des zones d’érosion.

  • Dispositifs de franchissement

Dans le cas de parcelles isolées, il est fréquent de voir des animaux piétiner les cours d’eau, cherchant parfois une pente accessible pour descendre et remonter sur l’autre rive. Il est alors préférable de mettre en place des ponceaux ou passerelles afin de permettre le franchissement du cours d’eau. Les passages à gué permettent aussi de traverser les rivières, ils sont tolérés, néanmoins leur durée de vie est plus limitée et le confort des animaux est moindre qu’avec un ponceau.

Pour plus d’informations vous pouvez télécharger ici le guide du riverain ou consulter le COBAHMA.