Pourquoi ?
La végétation qui se développe le long des berges d’une rivière se nomme la ripisylve*. Composée de plusieurs strates, arborée, arbustive et herbacée ; elle occupe un rôle important pour la qualité d’un cours d’eau. Elle maintient les berges, diminue le risque d’inondation, épure l’eau, recharge les nappes phréatiques, limite le réchauffement de l’eau, offre gîte et nourriture à la faune. Le bois peut également être valorisé en bois d’œuvre ou en copeaux.
Afin de bénéficier du rôle joué par la ripisylve ou d’éviter les problèmes occasionnés par l’abandon de celle-ci, il faut agir.
Comment ?
Les interventions consistent d’une part à diversifier le milieu (strates, essences, classes d’âges de la végétation, alternance d’ombrage et de lumière) ainsi qu’à conserver ou planter la végétation dans les zones d’érosion tout en sélectionnant des espèces locales adaptées (aulnes glutineux, saules salix, cornouillers sanguin, joncs épars...).
Les travaux d’entretien
Abattage des arbres gênants ou dangereux
Les arbres menaçant de tomber et ceux inadaptés aux bords de cours d’eau, avec un système racinaire superficiels tel que les conifères doivent être remplacés. La coupe doit être nette et parallèle à la berge, en préservant les strates inférieures (arbustes, rejets, jeunes pousses).
Effectuer un recépage
Cette taille d’exception effectuée près du sol, rajeunit les cépées en permettant l’apparition de rejets. Elle permet aussi de densifier le pied ainsi que le système racinaire et donc de pérenniser la tenue des berges. Les essences en bénéficiant sont l’aulne glutineux, les saules, le cornouiller, etc.
Tailler en têtard
Cette coupe consiste à entretenir un arbre entre 2 et 4 mètres du sol. Les branches repoussent ensuite en couronne au niveau de la coupe. La taille basse des arbres en têtards diminue le risque de chute.
Conservation des arbres morts, des embâcles : Ces niches écologiques offrent un abri aux oiseaux et aux insectes xylophages* permettant ainsi de préserver les arbres sains. En l’absence d’enjeux (risque d’inondation et proximité des habitations), il peut être intéressant de conserver embâcle ou arbre mort.
Lutter contre les espèces végétales exotiques envahissantes
Une espèce est qualifiée d’exotique et envahissante lorsqu’elle est introduite dans un milieu dont elle n’est pas originaire et le colonise de manière rapide et disproportionnée. Ses espèces sont responsables d’une perte de biodiversité et peuvent provoquer l’effondrement des berges à cause de leur système racinaire superficiel, tel celui de la renouée du japon (très répandue en France). (photo renouée du jap, balsamine de l’hym ?) Il est important de se renseigner auprès des structures compétentes avant toute opération d’éradication. Ses méthodes sont très spécifiques car il est impératif d’éviter toute contamination du milieu aval. Les actions d’éradication s’étalent souvent sur plusieurs années et nécessite l’implantation d’autre essences qui à terme, concurrencent les espèces exotiques. Pour plus de renseignement sur les plantes invasives, exotique (jussie et renouée), vous pouvez télécharger la fiche ici.
Les bonnes pratiques
Intervenir au bon moment, il convient d’éviter les périodes de débourrements (apparition des feuilles) et de descentes de sève (automne).