Considérer l'impact des plans d'eau

D’une manière générale, les plans d’eau remplissent un certain nombre de fonctions à forts enjeux sociaux et économiques : régulation des débits, production d’énergie électrique, irrigation, épuration, alimentation en eau potable, pisciculture, soutien d’étiage et écrêtement de crues... Egalement lieux de loisirs, les plans d’eau ont un fort potentiel économique et touristique. Certains peuvent également présenter un intérêt patrimonial, voire fonctionnel.

Toutefois, les effets néfastes qu’ils peuvent engendrer sur les caractéristiques physico-chimiques, les écoulements et les populations faunistiques des cours d’eau sont parfois importants et difficilement réversibles.

Les plans d’eau peuvent être créés avec connexion, ou non, au réseau hydrographique.DSCN2486

Les plans d’eau déconnectés du réseau hydrographiques et dont la cote du fond est supérieure à la ligne des plus hautes eaux connues occasionnent, a priori, les moindres impacts sur les milieux naturels : à savoir des impacts limités aux eaux souterraines, à condition de ne pas empiéter sur une zone humide.

Connecté au cours d’eau, un plan d’eau induit des modifications physico-chimiques, de température et d’apport de matières fines en suspension dans l’eau (vases) à l’aval de la restitution d’eau. A l’amont des ouvrages de dérivation, la ligne d’eau est rehaussée, le transport solide est perturbé par un comblement régressif du lit mineur jusqu’à hauteur du seuil, la dynamique latérale du cours d’eau est impactée par le maintien d’une ligne d’eau pour la dérivation. Dans le tronçon, à l’inverse de l’amont, comme le débit y est diminué une partie de l’année, la ripisylve se rapproche de l’axe du cours d’eau.

La prise d’eau et la restitution impliquent parfois des ouvrages de dérivation faisant obstacle à la continuité écologique (extrait du SDAGE Seine-Normandie 2016 -2021).

C’est pourquoi, en compatibilité avec le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux Seine-Normandie, la création de plan d’eau est limitée sur le bassin versant de la Mauldre dans les cas suivants (disposition 28 du SAGE de la Mauldre)

  • les ZNIEFF de type 1 ou concernées par un arrêté de biotope ;
  • dans les sites Natura 2000 où les résultats de l’évaluation d’incidence ont montré que le plan d’eau affecterait de façon notable le site ;
  • sur les bassins versants à contexte salmonicole identifiés par les Plans Départementaux de Protection du milieu aquatique et de Gestion des ressources piscicoles;
  • dans les zones humides remarquables (ZHIEP, ZSGE) et dans les zones humides effectives à enjeu déterminées par la CLE ;
  • sur les têtes de bassin (rang 1 et 2) avec rejet dans un cours d’eau.

A l’exception des retenues collinaires pour l'irrigation, les réserves de substitution, les plans d'eau de barrages destinés à l'alimentation en eau potable et à l'hydroélectricité, les lagunes de traitement des eaux usées, les plans d'eau de remise en état des carrières, les plans d’eau utilisés en protection des forêts ou contre les incendies ou encore les bassins de gestion des eaux pluviales et les ouvrages de lutte contre les coulées de boues.
Cette disposition ne concerne pas non plus la création de mares, dans la limite des surfaces fixées par le Code de l'environnement, à vocation de maintien ou de préservation d'une trame écologique et de maîtrise du ruissellement – soit pour retenir les pluies d'orage, soit pour participer à la rétention des particules polluantes.