Réouvrir les rivières aux poissons migrateurs

La Mauldre et ses affluents présentent encore de nombreux ouvrages, modifiant le cheminement naturel de l’eau. Lorsqu’elle est possible, la manœuvre de ces ouvrages, pour la plupart privés, est généralement réalisée à des fins d’agrément, sans concertation ni transmission de l’information. Or, ces opérations engendrent des impacts importants sur le fonctionnement de la rivière. En effet, la vidange d’un étang par exemple, met en suspension une très grande quantité de particules fines qui risquent, en aval, de colmater les zones de frayères pour les salmonidés (radier, constituées de cailloux de faible dimension).

Dans le cas contraire, les vannes ne sont parfois plus manœuvrées. La perte des savoirs, le manque de temps, le vieillissement des ouvrages sont autant de raisons pour lesquelles l’Homme se détourne de l’entretien des ouvrages et des différents bras d’eau, souvent artificiels, que l’on appelle des biefs, et qui s’envasent parfois.

Les zones lentes en amont des ouvrages réchauffent l’eau ce qui déplait fortement aux espèces de poissons locales, les algues prolifèrent, les vases et sables s’accumulent, les invertébrés se raréfient, etc.

Dans un contexte naturel, les poissons peuvent se déplacer pour coloniser, chacun, de nouveau territoire. Certaines espèces préfèrent les zones calmes, d’autres les zones rapides, oxygénées et fraîches. La présence des ouvrages hydrauliques bloque la montaison* ou la dévalaison* des espèces. La Directive Cadre sur l’Eau*, ainsi que la Loi sur l’Eau* de 2006, imposent, pour la liste des rivières à préserver, de prévenir la dégradation des milieux en interdisant de construire tout nouvel ouvrage, et pour la liste des cours d’eau à restaurer, d’effacer ou d’aménager les barrages pour permettre la circulation des êtres vivants et des sédiments. La Mauldre et la Guyonne sont mentionnées dans chacune de ces deux listes pour l’espèce anguille. Leurs ouvrages (sauf quelques exceptions) sont à effacer ou à aménager avant le 18 décembre 2017 (selon la date de l’arrêté de classement des cours d’eau du bassin de la Seine).

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Les syndicats de rivières de la Mauldre Amont et de la Mauldre Aval, avec l’appui et l’assistance technique du COBAHMA-EPTB Mauldre, ont entamé des programmes ambitieux pour permettre la transparence des ouvrages, en tenant compte, au cas par cas, du contexte local et des activités qui y sont liés.

L’Agence de l’Eau Seine Normandie présente dans ce petit film ‘’rivières vivantes de Normandie’’, les différentes espèces migratrices qui peuple ses cours d’eau. Elle aborde aussi aux travers d’images saisissantes, la problématique de continuité pour finir par nous présenter quelqu’un de ses grands travaux pour retrouver une continuité écologique sur ses cours d’eau.

L’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse a réalisé avec l’aide de l’ONEMA un film d’animation et de vulgarisation sur la continuité écologique des rivières "Redonnons libre-cours à nos rivières’’. Il explique de façon simple mais claire quelles sont les atteintes physiques à l’origine de la dégradation des cours d’eau.

L’AESN nous relate en image l’importance de la restauration de la continuité écologique sur les cours d’eau et les travaux d’effacement d’un seuil sur la rivière blaise.